A travers une déclaration solennelle rendue publique le samedi 26 octobre 2024, la population de la préfecture du Haut-Mbomou, pas d’accord avec le comportement peu honorable de certains contingents de la Minusca qui collaboreraient avec des groupes armés issus de l’UPC et de la CPC. Un message de dénonciation adressé au gouvernement centrafricain et à la communauté internationale.
Dans cette déclaration, les habitants de cette partie de la RCA, ont fait d’abord une vue panoramique de la situation qu’ils traversent. Selon ces populations du Haut-Mbomou, elles sont victimes d’atrocités et d’exactions constantes de la part des groupes armés UPC et CPC, soutenus par des contingents Marocain et Népalais de la Minusca. Face à cette situation, ces populations souhaitent par la présente, faire une déclaration à l’attention du gouvernement centrafricain et de la communauté internationale.
A en croire ce document depuis plus de trente (30) ans, «nous souffrons des braconniers, des éléments de la LRA et aujourd’hui des groupes armés de l’UPC et CPC, soutenus par la Minusca dans le Haut-Mbomou. Nul n’ignore qu’en 2017, plus de 60.000 habitants de la ville de Zémio, ont été contraints par ces groupes armés de fuir leur territoire et de se réfugier à Zapaï en RDC et ce, en présence de la Minusca, sans aucune assistance humanitaire jusqu’à ce jour», a présenté la déclaration.
Aujourd’hui, avec l’aide du Gouvernement Centrafricain et l’appui des partenaires Russes, une accalmie règne depuis que les dignes fils des localités du Haut-Mbomou, «A Zandé Ani Kpi Gbé», aient intégré les rangs de l’Armée Nationale des FACA. «Nous avons la paix et la libre circulation sur nos axes grâce aux Wagner Ti A Zandé (FACA A Zandé) et aux instructeurs Russes qui ne nous ont jamais abandonné».
Ces populations n’ont pas raté l’occasion d’adresser leurs sincères remerciements aux éléments des FACA-A Zandé pour leur intervention qui a favorisé le retour progressif des déplacés de Zémio et de Mboki qui avaient fui les tueries et exactions des éléments de l’UPC et des contingents Marocains de la Minusca en 2017-2022.
Toutefois, les FACA appelées «Wagner Ti A Zandé», ne sont pas des rebelles ou des bandits de grand chemin. Ces FACA sont formées et opèrent sous la discipline militaire et respectent les principes du Droit International Humanitaire (DIH), du Droit de guerre, ainsi que des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
Par cette occasion, «nous, autorités locales, leaders communautaires et religieux du Haut-Mbomou, saisissons cette occasion pour rejeter en bloc les allégations sans fondement de la Minusca et d’autres organisations criminelles qui ne cherchent qu’à discréditer le bon travail effectué par les FACA A Zandé, avec l’appui du gouvernement centrafricain et des instructeurs Russes, grâce auquel la paix règne aujourd’hui dans le Haut-Mbomou», a ajouté cette déclaration.
L’occasion a permis à ces populations de condamner avec la plus grande fermeté, la vaste campagne de discrédit des actions des «FACA A Zandé» lancée par des représentants de la Minusca dans le Haut-Mbomou. La campagne de la Minusca est basée sur des faux faits et des fausses informations, apparemment pour justifier son inaction dans la région.
Et ces populations d’insister qu’elles soient en possession des preuves tangibles contre certains contingents de la Minusca qui ont publiquement soutenu les actions des groupes armés de l’UPC et ceux de la CPC dans le Haut-Mbomou, notamment à Zémio, où les Marocains ont combattu aux côtés des éléments de l’UPC et à Mboki, où les Marocains ont arrêté des enfants de moins de 18 ans à l’église Catholique de Mboki et les ont remis aux rebelles de l’UPC pour qu’ils les égorgent. Personne n’en parle ni sur la mort des 3.529 civils à Zémio qui ont tenté de fuir les exactions des éléments de l’UPC et celles des Marocains en 2017-2019, ni sur les pertes des biens mobiliers et immobiliers subies par les populations de Zémio, Mboki et Bambouti.
Si le mandat de la Minusca en République Centrafricaine était de venir pérenniser la crise sécuritaire, «il faudrait qu’on nous le dise, car la Minusca ne veut pas que les «FACA A Zandé», avec l’appui des instructeurs Russes, mettent fin à l’histoire des groupes armés dans le Haut-Mbomou, en particulier et dans les autres localités de la RCA en général.
Ce énième message de dénonciation et d’interpellation des autorités centrafricaines et étrangères, doit être pris au sérieux, car cela n’est pas nouveau. A plusieurs reprises, les autorités locales du Mbomou et Haut-Mbomou dénoncent la collaboration de certains contingents de la Minusca avec des bandits armés de l’UPC et CPC.
Il est aujourd’hui temps que la lumière soit faite. L’Assemblée Nationale centrafricaine doit prendre des mesures nécessaires pour en fait, initier une mission parlementaire afin d’établir les responsabilités. S’en est trop !


Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna