Suite à la marche pacifique de milliers d’habitants de Sikikédé, dans la préfecture de la Vakaga, le samedi 09 novembre 2024, le collectif des ressortissants de Sikikédé à Bangui, ont animé une conférence de presse, le jeudi 14 novembre 2024 à l’hôtel Azimut à Bangui. Il est question de faire une mise au point sur les attentes de la population locale qui s’est levée comme un seul homme pour dénoncer non seulement la marginalisation de la communauté Rounga et de la localité et de réclamer justice en vue d’une paix durable dans cette partie du pays.
Les initiateurs de cette rencontre, n’ont pas passé par le dos de la cuillère pour exprimer leur indignation face à ce qu’ils qualifient de marginalisation et les campagnes de diabolisation des Rounga et de demander au Président de la République de prendre ses responsabilités. «Quand tu dis Sikikédé, c’est la zone des rebelles. Ce sont des rebelles qui sont là-bas. Ce n’est pas ça ! Parce qu’il y a la haine qui est-là. Il y a des gens qui sont au sommet de l’Eta et qui sont en train de diaboliser la communauté Rounga. La prison est devenue le lieu de résidence des Rounga. Tout est politisé. Aujourd’hui, tous les Rounga se voient comme s’ils vont partir d’un moment à l’autre en prison. Ce n’est pas normal ! Donc, pour nous, nous demandons à ce que le Président de la République prenne sa responsabilité», a indiqué le Vice-Président de l’association des ressortissants de Sikikédé, Salet Anour Oumar.
Quant à Malick Yacoub, Président de l’association, la population s’est levée en milliers comme un seul homme pour dire non à la sous tutelle de la commune de Ouandja et demander au gouvernement d’ériger cette localité en sous-préfecture afin de rapprocher cette localité à l’Etat et profiter pour enclencher son développement pour permettre aux populations de vivre dans leur pays avec sincérité et harmonie dans la paix et la quiétude. «Vous avez constaté cette injustice imposée à cette population de Sikikédé, je pense que 52.000 habitants méritent mieux que ça, si la justice équitable existe entre les peuples. Il y a des circonscriptions de moins de 10.000 habitants qui ont été prises en compte dans le découpage administratif et circonscription électorale, mais pourquoi pas la localité de Sikikédé», s’interroge-t-il.
Et d’ajouter que «si on parle de l’éducation, il n’y a pas un maître, ni un représentant de l’Etat, personne ! On écoute seulement à la radio, Président Touadéra. Mais, un Président qui ne voit pas son peuple. Les guerres qui opposent les différentes communautés, est une guerre imposée, manipulée. On ne peut pas continuer avec cette guerre. Nous avons traversé cette épreuve. Nous ne voulons pas à ce que nos enfants vivent la même chose. Mais, je le redis encore que le Président prenne sa responsabilité. Nous, on est le peuple comme tout le monde. Donc, il n’y a pas un peuple qui est bon et un peuple qui est mauvais», a renchéri le Vice-Président Salet Anour Oumar avant de marteler que le problème de tous les problèmes dans la Vakaga en général et de Sikékédé avec ses 52.000 habitants en particulier, est que les autorités compétentes ont dû céder la gestion de la région à un groupe de personnes qui continuent d’attiser les haines de la guerre pour des intérêts égoïstes.
Pour rappel, la localité de Sikikédé (Ndah), est située dans la partie Sud-Ouest de la préfecture de la Vakaga, dans la sous-préfecture de Ouandja. Elle est le carrefour d’échange commercial avec le Tchad et le Soudan.
La localité s’étend sur 20 kilomètres de long et 7 kilomètres de large dont 14 chefs de groupes et 80 chefs de quartiers et compte environ 52000 habitants avec une population multi ethnique, telles que les Rounga majoritaire, les Sarah ainsi que les Goula.
Cyrille Renaldi Wegué Nidi