Les élus de la nation lassés de voir les Fauves de Bas-Oubangui de football privés des rencontres internationales à domicile, occultant ainsi leur chance de se qualifier à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), ont voulu savoir davantage en interpellant le mercredi 13 novembre 2024, Héritier Rodolphe Bonheur Doneng Wanzoumon, Ministre chargé de la Promotion de la Jeunesse, de Sports et de l’Education Civique. Une séance qui, placée sous la houlette de l’honorable Simplice Mathieu Sarandji, Président de l’Assemblée Nationale, a laissé transparaitre dans l’exposé des motifs présenté par le Député Samuel Nzoungou, deuxième Secrétaire parlementaire ce qui suit:
Les Représentants du Peuple vous interpellent ce jour, conformément aux dispositions de l’Article 122 de la Constitution de la République Centrafricaine et l’Article 89 tiret 6 de la Loi Organique portant Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale qui prescrivent l’interpellation du Gouvernement, comme l’un des moyens d’information, de contrôle et d’action du Parlement sur le Gouvernement.
A travers cette interpellation, voudraient-ils s’informer sur les travaux de la réhabilitation du Stade 20.000 places, suspendu par la Confédération Africaine de Football (CAF).
En effet, il y a plus de trois (03) ans que la Confédération Africaine de Football (CAF) a jugé le Stade 20.000 places non conforme aux Standards Internationaux. Cette suspension compromet la chance de qualification de notre équipe aux compétitions majeures de la CAF et de la FIFA, notamment la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), et la coupe du monde puisque toutes nos rencontres se jouent à l’extérieur. En réaction à cette suspension, le Gouvernement a octroyé une somme d’un montant de quatre cent millions (400.000.000) FCFA pour les travaux de la réhabilitation dudit Stade.
Selon les informations en possession des Elus de la nation, les Entreprises retenues pour lesdites réhabilitations ne sont pas qualifiées et ce qui a valu une seconde suspension de notre stade par la CAF.
Au regard de cette situation très préoccupante, les Elus de la nation vous interpellent ce jour, Monsieur le Ministre chargé de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et de l’Education Civique, en espérant que vous voudriez bien apporter des éclaircissements fiables à cette situation afin d’éclairer les Députés et surtout, de rassurer le peuple centrafricain.
Tels sont, Monsieur le Ministre, les motifs de votre interpellation de ce jour ».
Dans sa déclaration préliminaire le Ministre interpellé a argué que sur 400 millions de FCFA de ligne de crédit ouvert, son département n’a reçu que 162 millions de FCFA alors que le montant de la réhabilitation complète du stade est estimé à près de 2 milliards de FCFA. Par ailleurs, il a justifié le choix des entreprises nationales bénéficiaires d’offre de services. La problématique de cette réhabilitation, le pourquoi de ne pas se conformer aux recommandations de la CAF, la liste des entreprises spécialisées et agréées par celle-ci (CAF), ont constitué entre autres la substance de ces échanges tendus ponctués de plusieurs interventions à titre individuel.
A signaler qu’à l’unanimité les représentants du peuple ont convenu de la création d’une Commission d’enquête parlementaire.
En réponse aux diverses préoccupations de ses interlocuteurs, le Ministre DONENG s’est attardé sur les recommandations de la CAF qui, selon lui, ont pour la plupart été satisfaites. Poursuivant, il a affirmé avec conviction que la CAF n’est jamais venue pour inspecter sur place ce qui a été fait. «Ça été un débat vif et j’apprécie l’initiative de l’Assemblée Nationale de m’interpeller pour apporter la lumière sur un certain nombre d’informations, informations déformées au sein de la population pensant qu’on a donné suffisamment de l’argent au Ministre des Sports et qui n’a pas pu faire le travail dans les délais impartis», a souligné Héritier Doneng qui ajoute que «l’Assemblée Nationale a alloué un crédit budgétaire à hauteur de 400 millions de FCFA pour les travaux de réhabilitation du stade. Nous avons suivi la procédure normale, un avis d’appel d’offre a été lancé. Des entreprises ont postulé pour être retenues et elles ont commencé les travaux mais le décaissement des ressources à un moment donné était difficile suite aux tensions de trésorerie».
Poursuivant son argumentaire, le Ministre de la Jeunesse et de Sports, a fait savoir ce qui suit : «Le Trésor public a pu mettre à la disposition de ces entreprises attributaires cinquante pour cent prévus soit 199 millions de FCFA moins la taxe de dix-neuf pour cent, au trop, 162 millions de FCFA sont décaissés pour les travaux du stade et conscients de la situation, nous, au niveau du département, sommes mobilisés sur la base des instructions de la CAF, nous avons suffisamment travaillé et on a quitté aujourd’hui, de 99 recommandations à 3 recommandations suite à la dernière lettre de la CAF».
Et celui-ci d’ajouter que «nous continuons toujours à insister auprès de la CAF pour que celle-ci puisse déployer une mission pour évaluer ce qui a été fait et ce qui n’a pas été fait afin de lever cette sanction qui constitue pour nous, un véritable handicap pour la qualification de notre équipe nationale à la Coupe d’Afrique des Nations», a-t-il conclu.
La Rédaction