Alors que des organisations de la société civile, se mobilisent pour dénoncer les plans de déstabilisation des pays occidentaux en République Centrafricaine, l’Occident, tente de multiplier des opérations de charme pour flatter le Président Touadéra. Cela est une forme de pression qui ne dit pas son nom.
Profitant de la déclaration du Président Touadéra qui dit : «Il y a de la place pour tout le monde en Centrafrique», l’Occident qui mène une politique de destruction contre l’Afrique, face à la présence Russe, tente de déformer la vision politique du Chef de l’Etat Centrafricain.
Or, dans un passé récent, ces mêmes pays occidentaux, ont abandonné la République Centrafricaine, au plus fort moment de la crise. Le départ des forces françaises de la Sangaris ainsi que la suspension de l’appui budgétaire de la France et de l’Union Européenne à la RCA, peuvent servir d’exemples patents.
Plusieurs rencontres des autorités françaises et européennes avec le Président Touadéra et le Chef d’Etat-major des armées, le Général Zéphirin Mamadou sont enregistrées ces derniers jours.
Le Président Touadéra, a reçu en fin d’après-midi de mercredi 29 janvier 2025, une délégation de l’Union Européenne conduite par Diego Escalona Paturel, Ambassadeur et Chef de la Délégation de l’Union Européenne en République Centrafricaine.
Selon la Presse Présidentielle, il était accompagné de Hauts Cadres de la Mission dont certains venus spécialement de Bruxelles. Cette rencontre, qui s’est tenue au Palais de la Renaissance à Bangui, s’est déroulée en présence du Ministre Conseiller, Chef de Cabinet Particulier du Président de la République, Donatien Maleyombo.
Au centre des discussions, figurait le renforcement de la coopération militaire entre la République Centrafricaine et l’Union Européenne. À l’issue de cette audience, Diego Escalona Paturel, a précisé que les échanges avec le Chef de l’État, ont porté sur l’accompagnement de la Mission de Conseil de l’Union Européenne auprès de la République Centrafricaine (EUTM-RCA) à travers la formation des Forces Armées Centrafricaines (FACA).
L’Ambassadeur a également réaffirmé la volonté de l’EUTM de soutenir la construction des infrastructures destinées à la formation des Sous-Officiers et Officiers des FACA au Camp Kassaï.
L’Ambassadeur de l’Union Européenne, a salué l’engagement du Président Centrafricain en faveur de la restructuration et de la modernisation des Forces Armées Centrafricaines. L’accompagnement de l’Union Européenne à travers l’EUTM-RCA s’inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités opérationnelles des FACA, essentielle pour la stabilité et la sécurité du pays.
Autres preuves d’opération de charme, le Chef d’Etat-major des Forces Armées Centrafricaines, le Général d’armées Zéphirin Mamadou, a également reçu en audience, un Colonel de l’armée française, Olivier Ducret l’Etat-major des armées à Bangui, qui est le Sous-Directeur pour l’Afrique subsaharienne à la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense.
Au cœur des discussions : la possibilité d’une reprise de la coopération militaire entre Paris et Bangui, après plusieurs années de rupture. Ce qui pousse certains observateurs de la vie socio-politique du pays de poser un certain nombre de questions. La coopération militaire entre la France et la République Centrafricaine pourrait-elle être relancée ?
Il y a lieu de rappeler qu’en 2021, la coopération militaire entre la France et la République Centrafricaine, a été suspendue. Les derniers soldats français à l’aéroport de Bangui, ont quitté le 15 décembre 2022, embarquant dans un avion-cargo «C130».
En 2013, Paris avait déployé plus d’un millier de soldats dans le cadre de l’opération Sangaris, visant à stabiliser le pays, en proie aux violences entre les ex-rebelles de la coalition Séléka et les milices Anti-balaka. Cette mission avait également pour but d’accompagner la reconstitution des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Malheureusement, les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Ce n’est que des viols, des pillages des ressources naturelles ainsi que l’observation des violences entre les civils.
Cependant, l’arrivée des Russes du groupe Wagner en 2018, a marqué un tournant décisif dans les relations entre Bangui et Paris, principalement dans la résolution de la crise centrafricaine.
En 2021, la France a décidé de suspendre sa coopération militaire, accusant les autorités centrafricaines d’être complices d’une campagne antifrançaise. En décembre 2022, les derniers soldats français encore présents sur le territoire centrafricain quittaient définitivement Bangui, mettant un terme à une présence militaire qui avait duré près d’une décennie.
Mais, il ne faut pas perdre de vue que la visite du Colonel Ducret intervient alors que la Centrafrique se trouve à un tournant politique et sécuritaire, avec la tenue d’élections présidentielles prévues pour décembre 2025.
Si aucune annonce officielle n’a été faite à l’issue de cette rencontre, plusieurs observateurs y voient une tentative d’infiltration des renseignements militaires du pays afin de procéder à la déstabilisation du pays.
La France et l’Union Européenne étaient où lorsque la CPC de François Bozizé Yangouvonda, a lancé une attaque criminelle sans merci le 13 janvier 2021 contre le peuple Centrafricain et les institutions centrafricaines ?
Soulignant au passage que le Tchad voisin, vient de mettre un terme à sa coopération militaire avec la France. Les autorités centrafricaines doivent se méfier de cette nouvelle opération de charme. Car, le peuple Centrafricain a tant souffert. La présence militaire française, n’est plus la bienvenue en Afrique.
Il est temps que les autorités politiques et militaires doivent se souvenir des moments difficiles que le pays a traversé, où il n’y avait pas d’Etat, ni armée. Mais, c’est grâce à la vision politique du Président Touadéra que la RCA renait de ses cendres.
On ne souhaite pas, mais, une autre erreur monumentale va être fatale pour tout le peuple Centrafricain !
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna