Dans une déclaration rendue publique par le ministre d’Etat à la Justice, de la Promotion des Droits Humains, et de la Bonne Gouvernance, Garde des Sceaux, Arnaud Djoubaye Abazène, a donné la position du gouvernement centrafricain sui aux dénonciations qui ont été faites après les évènements survenus dans la ville de Zémio, dans la préfecture du Haut-Mbomou, au mois d’août 2024, et susceptibles de constituer de graves atteintes aux Droits de l’Homme. Selon lui, le Ministère de la Justice, a mis en place, par Arrêté ministériel, une Commission d’enquête judiciaire en vue de faire la lumière sur les dits évènements.
En effet, la Commission d’enquête est composée de Magistrats et d’Officiers de Police judiciaire. Elle a pour missions de procéder à la vérification des faits allégués, auditionner les éventuels victimes et témoins, identifier les auteurs présumés, recueillir toutes informations utiles à la manifestation de la vérité et dresser un procès-verbal de tout en vue de la saisine éventuelle des juridictions compétentes.
A en croire le membre du gouvernement, il ressort de ce procès-verbal que courant l’année 2017, le groupe armé rebelle dénommé «Union pour la Paix en Centrafrique» (UPC), membre actuelle de la «CPC», aurait commis de graves exactions à savoir, exécutions sommaires, assassinats, pillages dans certaines villes de la Préfecture du Haut-Mbomou, en ciblant particulièrement les personnes civiles en raison de leur appartenance ethnique et religieuse.
Face à cette situation, le groupe d’autodéfense dénommé «A Zandé Ani Kpi Gbè» (AAKG), fut créé par les jeunes ressortissants de cette localité en vue de lutter contre les exactions perpétrées par I’«UPC». C’est ainsi que plusieurs affrontements ont eu lieu entre les «AAKC» et I’«UPC».
Ces affrontements récurrents, à relent ethnique et religieux ne cessent de se produire entre les groupes rivaux et des exactions constituant de graves violations des Droits humains seraient commises sur les civils. Cependant, des corps sans vie sont retrouvés, des destructions de biens sont constatées et des représailles sont exercées par l’autre groupe et vice versa.
Ces violations graves des droits humains, poursuit le ministre d’Etat, se seraient perpétrées dans la ville de Zémio et les localités environnantes. Certains auteurs de ces faits, appartenant aux groupes rivaux, sont déjà identifiés et interpellés. Dès lors, «j’ai déjà instruis le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bambari de mettre immédiatement en mouvement l’action publique par les parquets du ressort en vue de traduire les auteurs, coauteurs et complices partout où ils se trouveraient devant les juridictions pénales compétentes», a-t-il déclaré.
En outre, le gouvernement centrafricain, à travers les ministères de la Justice, de la Sécurité Publique, de la Défense Nationale et de l’Administration du Territoire, ont déjà pris toutes les mesures nécessaires visant à protéger les paisibles populations du Mbomou et Haut-Mbomou et de rétablir l’ordre dans ces deux Préfectures.
Mais d’ores et déjà, sur instructions du Président Touadéra, un Tribunal de Grande Instance sera créé à Zémio pour garantir d’avantage l’accès à la Justice, afin de faire cesser des éventuelles violations des droits humains dans cette localité.
«Force doit rester à la Loi sur toute l’étendue du territoire national», a-t-il conclu.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna