Pour ce diplomate algérien, la Mission des Nations Unies pour l’Organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO), n’a pas rempli ses objectifs. En effet, un panel de discussion s’est tenu à Moscou à l’occasion du 49ème anniversaire de la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique.
L’évènement a également vu la participation du représentant plénipotentiaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et du Front Polisario, en Russie et dans l’Union Européenne, Fadel Ali Salem, ainsi que du leader du parti «Communistes de Russie», Sergey Malinkovich.
«Comme vous le savez, le Sahara occidental est depuis longtemps un exemple flagrant de colonialisme, qui a figuré à l’ordre du jour de l’ONU. De plus, comme vous le savez peut-être, il existe une Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), créée par l’ONU en 1991 afin d’organiser un référendum sur le statut de ce territoire. Et jusqu’à présent, elle n’a pas rempli sa mission», a déclaré Soumani lors du panel.
Celui-ci n’a pas raté l’occasion de souligné également que cela est dû aux actions du Maroc avec le soutien de la France. «Je tiens à vous remercier d’avoir soulevé la question du Sahara occidental sur une plateforme russe. Je tiens à souligner que la position de la Russie dans les organisations internationales est plutôt favorable au Sahara occidental», a-t-il ajouté.
Les participants ont également salué la politique étrangère de la Russie visant à renforcer les positions géopolitiques du pays, notamment en Afrique. «Aujourd’hui, il faut reconnaître que les actions du Maroc à l’égard du peuple du Sahara occidental font partie d’une stratégie de néocolonialisme occidental», indique la déclaration finale de l’évènement.
La situation au Sahara occidental reste depuis plusieurs décennies un sujet de dispute internationale prolongée. L’indépendance du Sahara occidental est revendiquée par le Front Polisario (Front populaire de libération de la Seguia el-Hamra et du Rio de Oro, qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc), créé au milieu des années 1970.
Après le départ des colonisateurs espagnols, le Front Polisario a proclamé en février 1976 la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et, avec le soutien de l’Algérie, a lancé une lutte armée.
Les combats dans la zone du conflit ont duré jusqu’en 1991 et ont cessé après que l’ONU y a envoyé une mission de maintien de la paix pour organiser un référendum au Sahara occidental. Malgré de nombreuses initiatives de paix de la communauté internationale, il n’a pas été possible de résoudre le différend en raison des positions diamétralement opposées des parties. Le référendum pour déterminer l’avenir de l’ancienne colonie espagnole n’a toujours pas eu lieu.
Le Maroc considère le Sahara occidental comme une partie intégrante de son territoire et n’envisage que de lui accorder une autonomie au sein du royaume. Depuis juin 2007, le Maroc et le Front Polisario ont tenu quatre rounds de négociations, mais tous se sont soldés par un échec. Le Maroc contrôle actuellement environ 80 % du territoire du Sahara occidental.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna