Le mardi 11 mars 2025, le ministre délégué conseiller en Communication et porte-parole de la présidence de la République, Albert Yaloké Mokpème, a pris langue aux professionnels de médias à Bangui. Lors de cette rencontre, il a abordé plusieurs sujets d’actualité, entre autres, la position de l’Union Africaine lors de la 38ème session de l’Assemblée générale des Chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union Africaine qui s’est déroulée à Addis-Abeba, en Ethiopie. A travers plusieurs recommandations formulées, plusieurs dirigeants Africains réclament réparation suite à l’esclavage orchestré par l’Occident à l’époque.
Pour mémoire, l’Union Africaine s’est réuni le 16 février 2025, à Addis-Abeba, en Ethiopie. Ce sommet s’est déroulé dans un contexte de tensions accrues sur le continent. A cette occasion, les chefs d’Etats et de gouvernements, ont formulé plusieurs recommandations, parmi lesquelles, celle qui insiste sur la réparation de l’Afrique.
L’Union Africaine a choisi le thème pour l’année 2025 : «L’année des réparations». Lors de cette 38ème session de l’Union Africaine, le Chef de l’Etat Centrafricain, Pr Faustin Archange Touadéra, a également pris part. Cet aspect de la chose, a attiré l’attention du Porte-parole de la Présidence de la République, Albert Yaloké Mokpème, qui est revenu sur le sujet lors de sa traditionnelle rencontre avec la presse centrafricaine.
Pour ce dernier, c’est vrai que l’Union Africaine, a vécu un moment avec cette 38ème session qui a eu lieu à Addis-Abeba en Ethiopie. Et le sujet sur la réparation a été évoqué.
Aujourd’hui, poursuit-il, il y a une très grande prise de conscience au niveau de l’Afrique et au niveau aussi de ce qu’ils appellent les Afrodescendants. C’est-à-dire, les Noirs Africains d’Amérique et dans les îles où il y a eu l’esclavage. Dans tous les pays où il y a eu la colonisation, sur le continent.
Il y a eu des revendications qui se font de plus en plus fortes pour que l’Afrique soit représentée au Conseil de Sécurité des Nations Unies. C’est dire tout simplement que l’Afrique doit exister autour de la table du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Selon Albert Yaloké Mokpème, c’est une revendication qui est forte. «Considérant que nous sommes un peuple d’un milliard 400 million d’habitants. Il ne faut pas prendre cela à la légère. Car, au niveau de la RCA, nous représentons une force commerciale très importante et nous devons avoir notre voix parmi les 8 milliards d’habitants et nous devons être écoutés aussi. On ne peut pas nous mettre de côté, lorsqu’on va parler des problèmes du monde», a-t-il soutenu.
C’est pour cela que ces problèmes de revendications de réparation, sont considérés très importants aux yeux de l’Afrique aujourd’hui et beaucoup de pays font le relais. A cette session de l’Union Africaine, «il y avait eu beaucoup de représentants des îles qui étaient venus et qui ont pris la parole pour exprimer fortement cela. Considérant qu’on a fait travailler nos aïeux, nos ancêtres pendant l’esclavage. Cela a coûté beaucoup de vie. Et les réflexions de fond pour qu’il y ait réparation. Et les discussions continuent et on va voir dans les mois ou les années à venir, ça va porter fruit. Là aussi, les réclamations sont portées beaucoup plus loin que la simple réparation, la restitution aussi des objets d’arts et des œuvres africaines contenant la mémoire de l’Afrique», a-t-il ajouté.
Il y a des pays qui demandent la restitution de tous ces biens. Et ce sujet est passé inaperçu, parce que cela n’a pas été relayé par les médias. C’est pour cela que «je voudrais attirer votre attention que c’est un sujet important !», a conclu le porte-parole de la présidence de la République Centrafricaine.
L’objectif de cette demande est d’obtenir justice et guérison pour l’Afrique, ainsi que la restauration de la dignité de millions de personnes. Cela passe notamment par des réparations financières réclamées principalement à l’Europe et aux Etats-Unis pour compenser dommages causés par l’esclavage et la colonisation, sans qu’il soit question des exactions commises historiquement au sein même de l’Afrique par certains peuples à l’égard d’autres.
Cependant, la liste des griefs soufflée notamment par le discours officiel mondial sur le réchauffement climatique d’origine humaine, comprend la spoliation des ressources, l’exploitation inhumaine, l’impact environnemental et l’injustice sociale évidente, si évidente qu’on n’a même pas besoin de la prouver.
Il estime par exemple que Londres doit 700 milliards de dollars au Soudan en raison des pertes subies durant la domination coloniale britannique, et la France 663 milliards à l’Algérie et presque autant au Maroc.
Mais, pour l’heure, les pays occidentaux sursautent à verser de telles sommes.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna