Le «Réseau des Organisations de la Société Civile de Centrafrique pour la Gouvernance et le Développement» (ROSCA-GꝸD), de concert avec le «Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement» (CCFD-Terre Solidaire), a organisé le jeudi 13 mars 2025, dans la capitale centrafricaine, une conférence-débat autour du thème «Enraciner la démocratie en Afrique : Paroles d’intellectuels». L’objectif est de voir ensemble avec les Organisations de la Société Civile, si le système démocratique convient aux pays Africains ou non.
Au cours de cette conférence-débat, le facilitateur Togolais, Dr Roger Folikoué, a avancé plusieurs points touchant à la pratique de la démocratie dans les pays africains.
Selon lui, «la démocratie aujourd’hui, semble être une arlésienne. On en parte d’une trois (3) décennies. Mais, on ne voit pas les fruits. Les résultats et les citoyens se demandent si vraiment la démocratie peut apporter quelques choses à l’Afrique. Et donc, la problématique est de savoir si le système démocratique convient aux pays Africains. Ou bien si la démocratie, est une forme de néocolonianisme de l’Occident sur notre continent. Et dans ce cas de figure, il faudrait la combattre et la rejeter», a-t-il présenté.
Mais, en analyse poursuit-il, on doit savoir que la démocratie, n’est pas une forme de néocolonialisme. Parce que la démocratie, est fondamentalement un mode de gestion et d’organisation d’un espace public qui est un espace par nature pluriel.
Sur ce, Dr Roger Folikoué, s’est posé la question de savoir comment gérer cet espace pluriel pour que chacun puisse s’épanouir et que l’espace soit aussi qui promu les individualités.
Et le mode de gestion qu’il permet de gérer cet espace pluriel, c’est la démocratie. Parce qu’on a constaté que les formes totalitaires violent les individus aux formes de pression. Alors que la démocratie, permet l’expression de cette pluralité, et défini cet espace comme un endroit dans lequel, chacun doit avoir sa place.
C’est pour cette raison qu’au lieu d’affirmer, «enraciner la démocratie en Afrique», pour fermer le débat, il a mis un point d’interrogation pour laisser place à la discussion, aux échanges, pour que chacun puisse exprimer ses doutes, ses craintes, pour que dans le débat, on puisse apporter des éléments qui éclairent pour revaloriser la démocratie comme le système qui valorise les individualités, les singularités, la pluralité, dans un espace pluriel. Donc, «l’Afrique peut être organisée par un régime démocratique», a précisé le conférencier Togolais.
Par contre, ce qu’on constate dans les pays Africains, ce qu’on appelle la «démocratie», est différente des réalités. C’est ce qu’a relevé un Philosophe Centrafricain.
Pour ce philosophe Centrafricain, «la démocratie en Afrique, n’est qu’un copier-coller simple, au lieu d’aller au fond pour valoriser les gens. Et dans ce cas, la démocratie que je pense en Afrique, est une démocratie de façade. Si nous voulons construire la démocratie, nous devons redonner le pouvoir aux citoyens, les sensibiliser, les valoriser, pour que chacun se sente utile à l’espace commun, à construire autour des droits, qualifier de naturel et fondamentaux de tout être humain», a développé ce philosophe.
A la conclusion, l’ensemble des participants sont satisfaits de ce moment d’échange très fructueux et souhaitent par la même occasion qu’un autre créneau soit trouvé pour approfondir cette thématique.
Marcelin Endjikélé Kossikako