La Société de Distribution d’Eau en Centrafrique (SODECA) éprouve, en ce moment, des difficultés d’ordre technique à satisfaire une partie de sa clientèle dans les zones dites hautes de la ville de Bangui et ses périphéries. Des travaux sont actuellement en cours sur les usines de la SODECA, afin d’améliorer la qualité de ses services.
Face aux critiques acerbes dont fait face aujourd’hui la SODECA, une mission de terrain conduite par le ministre de tutelle, Arthur Bertrand Piri, s’est descendue le lundi 17 mars 2025, en compagnie des professionnels des médias. Il ressort de l’analyse des techniciens en charge des travaux que pour satisfaire tous ses clients en fourniture d’eau, la SODECA a besoin d’électricité en permanence.
Nul n’a besoin de rappeler que les premières installations de la SODECA, datent de 1954. Depuis deux ans, le gouvernement, avec l’appui de la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Fonds Saoudien pour le Développement, mène un travail de fond pour améliorer les infrastructures de la SODECA au niveau de l’Oubangui. Il s’agit de travaux visant à moderniser le captage de l’eau et le refoulement au niveau de station de traitement.
A ce jour, la SODECA, dispose de deux stations, dotées des moyens modernes et qui attendent la cérémonie de lancement officielle. «Nous avons maintenant deux stations : la première station, date de 1954, et c’est maintenant que nous venons d’avoir notre deuxième station qui permettent de capter l’eau de l’Oubangui et d’envoyer. La station de 1954, on a capté de l’eau pour envoyer dans un tuyau de diamètre 500 mm, est vétuste et non adapté à la réalité. Aujourd’hui, nous sommes capables de capter l’eau avec deux tuyaux de diamètre 700 chacun, pour envoyer au niveau de la station de traitement de SODECA. Ça c’est des améliorations qui datent de deux ans», a expliqué le ministre Piri.
Pour le technicien en charge des travaux, l’état de vétusté des machines, et les cas de casse sur les installations de la SODECA, n’ont pas permis de mettre toutes les machines de l’usine de la SODECA en marche. «On a enlevé tous ces conduites, on a mis deux conduites x 700 mm. Chaque conduite en fond ductile du diamètre 700. C’étaient des conduites 500, 400, 300, vétustes. Avec ce que nous avons mis, ça augmente la capacité de transit. Donc, les anciens conduits étaient obstacles au transfert. Les nouvelles conduites sont dédiées à des conduites de plus gros diamètres de nouvelles natures, de nouvelles composantes qui permettent des transites de deux stations à la fois. Le problème de fonctionnement, c’est l’électricité», a expliqué le technicien de l’entreprise chinoise en charge des travaux de réhabilitation.
Selon les dires du technicien, si jamais ils procèdent au pompage et que subitement surgit un arrêt de coupure d’électricité, le processus doit être repris à zéro. «S’il y aura une coupure, maintenant, un arrêt de deux, trois heures, tout le réseau se vide. Maintenant, reprendre pour remplir le réseau, çà c’est la grande difficulté. Elle aura une autonomie de peut-être une heure, deux heures pour que tout le cycle soit achevé, et on aura toute la capacité. Après cette valeur, on doit à nouveau remplir le premier réservoir. Remplir l’autre réservoir pour avoir la capacité d’eau pompée vers l’autres, çà c’est notre problème. Donc, le problème d’électricité, c’est un problème majeur», a expliqué le technicien.
Il ressort de cette visite que le problème majeur de la SODECA, c’est la disponibilité de l’électricité. Ainsi, pour avoir un système équilibré, il faut minimum de 20 heures de fonctionnement pour mettre tout le réseau en équilibre et de remplir tout le réservoir.
Pour contourner ce système, la SODECA, a acquis un groupe électrogène pour faire fonctionner ses nouveaux systèmes. Seulement, ce groupe électrogène dont la capacité peut supporter les charges de l’installation consomme 180 litres de carburant par heure.
Toutefois, le ministre Bertrand Arthur Piri, a instruit les techniciens de l’ENERCA et de la SODECA à travailler en synergie pour qu’une solution durable soit trouvée face à cette situation.
L’ENERCA va-t-elle ouvrir une ligne permanente pour sauver la situation ? La SODECA aura-t-elle les moyens de fournir 180 litres de carburant par heure et durant 20 heures pour alimenter son groupe électrogène et de satisfaire ses clients ? Seul l’avenir nous le dira.
Cyrille Renaldi Wegué Nidi