D’abord, il y a lieu de rappeler que l’Institut Linguistique Appliquée (ILA), a célébré en différé le 25 février 2025, à travers une sensibilisation à l’Université de Bangui, la Journée Internationale de la Langue Maternelle qui est célébrée le 21 février de chaque année. Ceci autour du thème «Promouvoir multilinguisme pour l’inclusion dans l’éducation et société».
Pour la petite histoire, cette journée a été instituée par l’UNESCO en 1999 pour donner l’importance à la langue maternelle qui est un symbole de l’unité des peuples.
Au 19ème siècle, la langue maternelle avait d’ailleurs plusieurs sens. De nos jours, elle est souvent associée à l’enfance et à la transmission langagière en milieu familiale.
Selon le Pr Gervais Nzapa-Li, l’Institut de Linguistique Appliquée, c’est un établissement crée en 1970, pratiquement au même moment que l’Université de Bangui et qui a vocation de mener les activités sur la langue le Sango et le Français, pas seulement, pas seulement ces deux langues, mais aussi la langue patrimoniale en Centrafrique.
Pour ce dernier, la langue maternelle, c’est ce qu’on acquière dès l’enfance. Les avis sont partagés sur le plan scientifique. Pour les scientifiques, beaucoup pensent qu’il faut parler la langue première, parce qu’on ne vient pas forcément au monde dans sa langue maternelle. Un Centrafricain né en France, vient au monde dans une autre langue qui est la langue française. Ce, n’est pas sa langue maternelle en Centrafrique. Ce n’est pas la langue Banda, Gbaya. C’est donc la langue première techniquement et scientifiquement. C’est dire que c’est la langue première, puisque le terme «langue maternelle», a été adopté depuis des années.
A la question de savoir pourquoi en Centrafrique, les gens ne veulent pas parler leur langue maternelle ? Pr Gervais Nzapa-Li répond en ces termes, «les langues que ça soit Gbaya, Banda, Yakoma, Ngbaka-Mandja, c’est une langue. C’est au même titre que le Français, l’Anglais, le Russe, le Chinois, etc. Donc nous, nos langues maternelles Banda, Yakoma, etc., ce sont des langues, je vous défends de qualifier de Patoua. Alors, si les gens ne veulent pas parler de leur langue, c’est de l’orgueil tout simplement. Et qu’est-ce qui est de mal de parler de sa langue maternelle. Je dois parler ma langue maternelle. Là, c’est l’identité culturelle, et si on veut pas parler notre maternelle, un jour, ça va disparaître au profit de la langue des autres», a-t-il précisé.
A en croire Gervais Nzapa-Li, l’année dernière, l’Université de Bangui, a organisé une célébration autour de cette journée. Les chercheurs ont fait parler les gens en plusieurs langues. Ils ont fait venir la Télé Centrafrique, des journalistes. Malheureusement, cette année, les autorités universitaires ne disposent pas de budget pour le faire.
Par conséquent, le Professeur Gervais Nzapa-Li invite tout Centrafricain à donner de l’importance à sa langue maternelle dans le seul but de valoriser la culture centrafricaine.
Jocelyne Goudidenango