Le «Mouvement Panafricanisme pour une Afrique Libre de Centrafrique», a animé le samedi 03 mai 2025, à Bangui, une conférence-débat, sur la lutte contre le Franc-CFA et la rupture des contrats coloniaux. Cette rencontre, a mobilisé de centaines de jeunes leaders jeunes venus des arrondissements de Bangui et ses environs. Des rencontres du genre se sont déroulés dans certains pays d’Afrique. Créée en 1945, le Francs-CFA, est qualifié par ces mouvements panafricanistes, de monnaie d’asservissement pour les Etats de la BCAO pour l’Afrique de l’Ouest et la BEAC pour l’Afrique Centrale.
A l’entame son discours, Socrate Gutenberg Taramboye, Président du «Mouvement Panafricanisme pour une Afrique Libre de Centrafrique», a indiqué que la lutte contre le Francs-CFA et la rupture des accords coloniaux, est un sujet crucial qui touche à la souveraineté du pays, ainsi qu’aux dignités et à l’avenir, en tant que peuple Africain. «Pourquoi en 2025, des Etats Africains, souverains utilisent-ils encore une monnaie créée par leur ancien colonisateurs ? Pourquoi des accords signés au moment des indépendances continuent-ils de lier nos nations à une tutelle étrangères ? Ces questions ne sont pas théoriques, elles sont politiques, elles sont extensibles», a-t-il fait savoir avant de préciser que le Francs-CFA, est une monnaie d’asservissement.
En effet, crée en 1945, le Francs-CFA, est une monnaie divisée entre la BCAO pour l’Afrique de l’Ouest et la BEAC pour l’Afrique Centrale. Cette monnaie, selon lui, est présentée comme une monnaie d’instabilité, mais en réalité, elle constitue l’un des outils les plus puissants du colonialisme Français. «Car, que cache ce système ? Une parité fixe avec l’Euro, décidé à Paris. Une obligation pour les Etats Africains de déposer une partie de leurs réserves d’échange au Trésor Français. Une absence de contrôle monétaire réelle, malgré l’apparence des institutions africaines. Ce système empêche nos économies de se développer librement. Il empêche nos gouvernent de soutenir leurs producteurs. D’investir massivement pour l’industrie ou d’ajuster leur politique monétaire selon les besoins du peuple», a rapporté Socrate Gutenberg Taramboye, avant de poursuivre sur les accords coloniaux que l’indépendance est une trompe l’œil.
Selon lui, à l’indépendance, la France a signé des accords avec ses anciennes colonies. Une série d’accords dites, de coopération. Mais, ces accords loin de servir les intérêts des Africains, ont souvent permis à maintenir l’emprise française sur des domines stratégiques. «Sur la défenses : des bases militaires françaises sont toujours présentes. Sur l’économie : Des sociétés françaises exportent nos ressources : uranium, pétrole, bois. La culture : nos programmes scolaires, nos langues, nos référentielles restent profondément colonisés», a-t-il déploré.
Cette dépendance a, comme conséquences, de résultats tragiques. Au plan économique, les pays Africains restent des marchés de consommation dépendants des importations. Ces pays sont incapables de transformer leurs propres matières premières.
Sur le plan politique : les dirigeants qui osent s’affranchir de l’ordre imposé sont menacés, isolés parfois assassinés.
Sur le plan social, la jeunesse frustrée. Privée d’opportunité regarde vers l’exil ou la colère. Toutefois, la résistance s’organise du côté des Africains, avec des voix qui s’élèvent pour y dénoncer le Francs-CFA. Cette dénonciation des intellectuelles est reprise par certains militants comme Kemi Séba ou Natalie Yams pour réveiller des consciences.
Également, des Etats comme le Mali, le Burkina-Faso et le Niger, ont osé rejeté la domination française, en exigeant la fin des accords militaires et en entamant une nouvelle voie sans oublier la République Centrafricaine, avec le Président Touadéra. «Ce mouvement n’est pas un rejet de l’Occident en soi. C’est une affirmation de notre droit à l’autodétermination. Un peuple qui n’a pas sa propre monnaie, sa propre armée, sa propre vision culturelle, n’est pas libre ! L’avenir nous appartient ! Alors, que devons-nous faire ? Créer une monnaie africaine souveraine. Penser par et pour les Africains. Renégocier ou renoncer à tous les accords coloniaux qui brident notre développement. Renforcer la coopération entre les Africains dans une logique panafricaniste et non dans l’illusion d’un partenariat équilibrée avec nos anciens maîtres. Mais, surtout, nous devons éduquer, mobiliser, réveiller nos peuples», a soulevé Socrate Gutenberg.
La jeunesse africaine, selon lui, doit devenir la force de la rupture et de la reconstruction, «nous ne sommes pas condamnés à la servitude. Nous ne sommes pas condamnés à la servitude monétaire. Nous ne sommes pas condamnés à signer l’avenir de nos enfants à Paris. Nous avons le droit et le devoir de reprendre notre destin en main, comme le disait Thomas Sankara : «Il n’y a pas de développement sans rupture», a-t-il conclu.
Cyrille Renaldi Wegué Nidi
de ce mouvement, revient sur la nature de cette rencontre au micro de Radio Lengo Songo