Le gouvernement centrafricain, via son porte-parole, Maxime Balalou, félicite les journalistes Centrafricains, pour leur travail remarquable et les encourage à plus de professionnalisme dans le métier. Mais, avec l’apparition en grand nombre des communicants dans le milieu médiatique, l’éthique et la déontologie ont pris un coup. Ceci ne favorise pas un climat propice de travail des journalistes centrafricains qui pratiquent réellement le métier.
Le constat est amer ces derniers temps dans le pays. Malgré ce climat délétère, le ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du Gouvernement, Maxime Balalou, reconnait à partie les efforts fournis par les Journalistes afin d’informer le public centrafricain. «Je me félicite de vos efforts accomplis dans l’exercice de votre métier, malgré ces conditions de travail. C’est le signe du patriotisme et d’une responsabilité dans la recherche et le traitement, la mise à disposition du public Centrafricain des informations fiables. Cependant, votre métier exige de vous, le respect de l’éthique et de la déontologie, en vue d’éviter les manipulations des informations susceptibles de conduire à des conséquences, parfois dramatiques et des conséquences imaginables pour l’image de notre pays encore fragile. Je vous exhorte à travailler avec plus de professionnalisme», a-t-il lancé.
Le hic, le système médiatique centrafricain est véritablement envahi par des communicants, qui sont pris en compte par certains membres du gouvernement dans le seul but de polluer le milieu médiatique centrafricain à travers des messages de haine sur les réseaux sociaux.
Une situation décriée par Tita Samba Solé, Président sortant de l’UJCA. «Notre Loi, l’instrument que nous utilisons, n’a pas un seul article pour donner la place à des gens qu’on appelle communicants. Pour être journaliste, c’est dit dans la Loi. Il y a des gens aujourd’hui que vous appelez des communicants, qui sont toujours en train de pianoter sur leurs ordinateurs et téléphones pour envoyer des messages de haine. Je vous exhorte d’aller à l’école, se former et de respecter l’éthique et la déontologie de la profession, je serais un journaliste respecté. Mais, si je dois m’hasarder, parce que je n’ai pas trouvé un morceau de pain aujourd’hui, aller prendre une bière parce que X m’a donné pour insulter tel, je ne suis pas un journaliste», a-t-il précisé.
Du côté de la société civile, Paul Crescent Beninga, porte-parole du GTSC, appelle ces jeunes à la recherchent de gains faciles de revenir à la raison. «Quand on aime son pays, on doit faire preuve du patriotisme ! On doit s’abstenir d’un certain nombre d’actes. J’ai envie de m’adresser à ces jeunes communicants, en leur disant ceci : qu’ils se regardent dans le miroir et qu’ils se posent un certain nombre de questions. Est-ce que c’est un travail ce qu’ils font, pourquoi ces gens qui ont aussi des enfants, ne demandent pas à leurs enfants de faire ce genre de travail et passent par eux. Ça veut dire que ceux qui commoditent ces articles qui comportent les messages de haine, préservent leurs propres enfants et passent par eux qui sont identifiés et fichés», a-t-il déploré.
Si les organes de contrôle et d’autorégulation ne réagissent pas aussi vite, en mettant en place des stratégies, afin d’y faire face, alors les prochaines élections en République Centrafricaine, seront perturbées par des messages de haine et des fausses informations. Ce qui mettra certainement à mal le vrai travail des journalistes Centrafricains qui ont beaucoup contribué dans le retour de la sécurité et de la paix dans le pays.
Elie-Guy-Igor Lakouetené