La communauté musulmane de Centrafrique, à l’instar d’autres de la planète, a commémoré le vendredi 06 juin 2025, la fête de l’Aïd El-Kébir ou encore Tabaski. C’est la plus importante des fêtes musulmanes. En Centrafrique, cette journée est déclarée fériée dans le pays. Cette fête placée sous le singe de partage et la cohésion entre les Musulmans et Chrétiens en général et en Centrafrique en particulier, a été marquée par une grande prière à la mosquée Atik du Km 5, dans une atmosphère fraternelle, dont les fidèles Musulmans (hommes, femmes et enfants) dans leurs boubous neuf ont célébré en grande pompe cette grande fête. Ceci en présence du Président de la Délégation Spéciale de la Mairie du 3ème arrondissement, El Adj Bala Dodo.
Dans son message de circonstance, l’Imam Amissou Kabara, a invité les fidèles d’être soumis à Dieu et avoir l’amour du prochain dans l’esprit de confraternité et également d’amour du pays.
Pour sa part, El Adj Kabara Ouananga, l’un des fervents fidèles musulmans du Km5, dans le 3ème arrondissement de Bangui, n’a pas caché sa satisfaction. «Je suis très content, parce que chaque année, les Musulmans du monde entier célèbrent cette fête. C’est une grande fête au monde. Parce que, chaque personne qui dispose de moyens, égorge le mouton. Celui qui n’a pas de moyens, ne le fait pas. Dieu m’a gardé en vie jusqu’à ce jour. Je rends grâce à Dieu. Si je regarde aujourd’hui dans cette mosquée, certaines personnes de l’année dernière, ils sont avec nous. Aujourd’hui, ils ne sont plus en vie. Dieu m’a encore fait grâce. Je suis là et je dis merci», s’est-il réjouit.
Profitant du message de l’Imam Amissou Kabara de la mosquée Atik, adressé aux fidèles Musulmans pour la circonstance, Kabara Ouananga, invite les Centrafricains, à consolider le vivre ensemble. «Le message de l’Imam m’a touché au cœur. Car depuis toujours, les Chrétiens et les Musulmans vivent ensemble dans ce pays. Avec la crise qui a secoué notre pays en 2014, il faut avoir un cœur apaisé et qu’on soit ensemble. Beaucoup de Musulmans ont épousé des femmes chrétiennes. Moi qui vous parle, ma mère est Mandjia. Avant l’indépendance mon père est venu du Nigéria et donner naissance à l’Imam Amissou Kabara ici en 1936. Aujourd’hui, il a 86 ans. Nous sommes nés ici, grandir ici. Nous avons épousé les femmes et faire des enfants. Nous sommes naturalisés Centrafricains. Pourquoi nous cherchons à faire de palabres et verser le sang. C’est pourquoi, l’Imam veut attirer l’attention des gens pour que cela cesse», a-t-il rappelé.
Pour la petite histoire, cette fête commémore la force de la foi d’Ibrahim (Abraham dans la tradition judéo-chrétienne) à son Dieu, symbolisée par l’épisode où il accepte de sacrifier, sur ordre de Dieu, son fils Ismaël, quoique le Coran ne précise pas, s’il s’agit d’Isaac ou d’Ismaël. Dans la tradition judéo-chrétienne, cet épisode est appelé ligature d’Isaac, car le fils sacrifié s’appelle Isaac.
Auric De Jean Jovice Ouakara